AUTOMOBILE ET VILLE
Mémoire de recherche
Samedi matin. 9h03. Jour de marché. En surface la place grouille de monde. Dans mon souterrain les voitures entrent et sortent. Depuis mon bureau, un café à la main, j’observe sur mon écran les allées et venues des automobiles devenant rapidement auto-immobiles. Voilà 7 ans qu’en parallèle de mes études je suis gardien de parking. J’ai passé des heures à les observer. Rangées en ordre. Côte à côte. Sur leurs emplacements numérotés. [Extrait de mon mémoire]
A force de les voir j’ai décidé de m’emparer de l'automobile et d’en faire le sujet de mon mémoire qui s’intitule ainsi Automobile et ville.
La problématique de mon mémoire est la suivante :
pourquoi ne pas repenser une automobile adaptée à nos villes du 21e siècle ?
Au sein de ce mémoire j’ai d’abord dégagé deux caractéristiques importantes
à l’automobile : Il s’agit d’un objet technique répondant à un besoin. Le besoin
de se déplacer d’un point A à un point B. Mais aussi d’un objet symbolique,
un objet désirable, de fascination, un marqueur de réussite sociale. J’ai ensuite soulevé les problématiques de l’automobile liée à la ville, à savoir : les problèmes de stationnement, d’embouteillage, de bruit, de pollutions, etc... Pour chacune de ces problématiques, je suis d’abord parti de mes observations personnelles
ou de mes expériences que j’ai alimenté de mes recherches et de références
afin d’essayer d’apporter une réponse.
Mais je ne suis pas ingénieur, mon rôle n’était pas d’apporter uniquement des réponses techniques à chacun des problèmes soulevés. Je ne prétendrai pas avoir la solution miracle au moteur non-polluant par exemple.
Mon but était d‘avantage de faire un tour d’horizon et d’interroger l’automobile
et ses problématiques. De jouer avec la culture automobile.
L'atelier garage
Projet de diplôme - DNSEP (grade master)
L'atelier garage est un atelier d’autoconstruction
de véhicules motorisés. Il a été imaginé dans le cadre
de mon DNSEP afin d'engager une réflexion
sur l’objet automobile.
Ici, on imagine, on invente, on fabrique nos propres véhicules. Comme vous pouvez le constater, cet atelier est caché au milieu du centre-ville angevin. Dans un cadre urbain. Au début nous n’étions que 3. Moi, mon père et mon frère. Puis à force de discussions, un petit groupe gravitant autour d’étudiants des beaux-arts s’est formé. Mais cet atelier a pour vocation d’être ouvert à tous. Notre bande s’inspire de l’atelier paysan. L’atelier paysan est un regroupement d’agriculteur qui auto-construisent leurs outils, des outils qui répondent à leurs besoins spécifiques. Tout comme eux, notre mot d’ordre est : l’auto construction. [Extrait de mon DNSEP]
manifeste
L'atelier garage
Il s'agit ici d'auto-construire nos véhicules afin d'acquérir une autonomie vis-à-vis des constructeurs automobiles.
Pour nous la voiture est morte.
Il faut totalement la réinventer.
Nous souhaitons construire des véhicules facilement réparables. A bas la valise électronique qui nous oblige
en permanence à aller chez le garagiste !
Nous voulons mettre les mains dans le cambouis !
Avoir le contrôle sur nos véhicules !
Il va de soi que nous revendiquons une totale liberté juridique. Nos véhicules sont non-homologués.
Nous voulons rouler librement et en toute illégalité.
Nous voulons donner la forme que l’on souhaite
à nos véhicules sans la moindre contrainte.
Nous ne cherchons pas la vitesse ou la performance,
l’éloge de la lenteur est privilégié. Moins de vitesse c’est plus de sécurité. Nous construisons nos véhicules uniquement avec des matériaux de récupérations. Moteurs, courroies, acier, bois, etc... La débrouille est le mot d’ordre.
Nous partons du principe qu’aujourd’hui tout le monde
est équipé d’une tondeuse ou de toute sorte d’outillages
avec un moteur essence. Et si ce n’est pas le cas
on a tous un oncle, un frère, un grand-père ou un copain jardinier qui en dispose. Nous revendiquons le fait qu’il est aujourd’hui plus écologique de réemployer ces moteurs plutôt que d’en produire des nouveaux ou pire
de produire des moteurs électriques.
Ici on préfère le bon vieux diesel. Nous ne produisons rien, nous récupérons. Mieux nous faisons de l’upcycling.
Et puis nous devons bien avouer être fasciné par les
Coals-rollers aux USA. Ces gars qui trafiquent leurs
moteurs pour créer des énormes nuages de fumée noir. D’abord parce qu’ils bidouillent, échangent et partagent leurs projets en collectif. Ensuite parce que tout comme
eux on adore le bruit des moteurs, la fumée
et l’odeur de l’essence.
Autres projets
Expositions
- De la distillerie Giffard à l'école d'art et de design, École supérieur d'art et de design TALM Angers (49), Septembre 2023
- Prendre forme, Maison de quartier des Hauts-de-Saint-Aubin à Angers (49), Septembre 2023
- Jeunes designers #2, Trilogue design à Angers (49), Juin-juillet 2023
- Métamorphoses, Théâtre du Dôme à Saumur (49), décembre 2022 - Janvier 2023
- Le QG, Le Garage à Angers (49), Novembre 2022
- Paysage vécu, paysage perçu, Les Ateliers Jean-Moulin à Plouhinec (29), Juin 2021
à propos
Issu d’une formation intitulée "B.A.D. design" j'ai acquis
un panel élargie de compétences et de connaissances aussi bien
dans le domaines de l'art, de l'architecture que celui du design.
Créatif et autonome j'ai déjà pu développer mes compétences au sein de divers milieux professionnels : scénographie et conception de décors pour plusieurs pièces de théâtre, design graphique pour l'identité visuelle de nouvelles marques,
design d'espace et d'objet au sein du bureau d'étude d'un ébéniste et à mon
propre compte. Mon profil est celui d'un touche à tout qui ne demande
qu'à relever de nouveaux défis.
